Entretien avec Phil Penman – Ambassadeur WhiteWall
Phil Penman
L’ambassadeur Phil Penman est né au Royaume-Uni, mais vit depuis longtemps aux États-Unis. Il est surtout connu pour ses photographies de rue en noir et blanc. Le travail de Penman est exposé dans le monde entier et il a reçu de nombreuses récompenses. Penman se concentre sur la photographie de rue, le portrait et l’architecture, principalement de New York.
Le style unique de Penman, sa polyvalence et son dévouement à son métier lui ont valu des prix et des expositions prestigieux, ainsi que le titre de l’un des « 52 street photographers les plus influents ». Dans cette interview, il parle en détail de son amour pour la photographie en noir et blanc, de ses modèles dans ce genre et des astuces techniques qu’il utilise pour ses sujets en noir et blanc.
« La photographie en noir et blanc capture l'essence brute des rues » – Phil Penman
Photo: Phil Penman // Tirage photo sur papier baryté noir et blanc et cadre Hambourg en noir mat avec passe-partout
Comment décrirais-tu ta photographie ?
Je décrirais ma photographie comme étant en noir et blanc, qui capture l‘essence brute des rues.
Pourquoi photographies-tu en noir et blanc ?
Je photographie en noir et blanc ; je pense, principalement parce que cela m‘éloigne de mon travail. Une grande partie de mon travail est toujours en couleur et je travaille pour des clients. Le noir et blanc a toujours été pour moi une sorte d‘échappatoire. Cela m‘éloigne de mon travail et c‘est essentiellement le plaisir que j‘ai à faire de la photographie. C‘est le genre de photographie brute. Elle capture l‘émotion des gens et des scènes de rue. J‘ai l‘impression que la couleur te distrait de tout cela, et pour moi, le noir et blanc va plutôt à l‘essentiel.
Qu‘est-ce que la photographie en noir et blanc pour toi ?
La façon dont je photographie en noir et blanc aujourd‘hui me ramène à mes débuts. De tout ce que j‘ai fait entre-temps, c‘est un peu comme un retour au début pour moi et c‘est la chose que j‘aime, tu sais ? Je ne pourrais pas imaginer autre chose.
Les couleurs te manquent-elles lorsque tu regardes tes photos en noir et blanc ?
Pas du tout. Pour moi, il n‘y a que du noir et blanc. J‘aimerais un peu suivre les traces de personnes comme Sebastião Salgado. La photographie en couleur a toujours été considérée comme un travail pour moi parce que c‘est ce que je photographiais pour le travail, alors quand je photographie en noir et blanc, cela ne me manque vraiment pas du tout.
Quelles émotions une photo en noir et blanc déclenche-t-elle chez toi ?
Les photos en noir et blanc déclenchent beaucoup d‘émotions. C‘est très émouvant quand je les regarde, ça me ramène à mes débuts. Tu sais, j‘ai commencé dans la chambre noire à prendre des photos en noir et blanc quand j‘avais environ 15 ans. Et quand j‘ai commencé à revenir au noir et blanc, je suppose vers 2015 ou peut-être avant, ça m‘a vraiment ramené à mes débuts.
Y a-t-il des photographes qui t‘inspirent en particulier ?
Ce doit être les œuvres de Sebastião Salgado que je me souviens avoir vu une exposition de lui quand j‘étais très jeune au Royal Institute de Bath, en Angleterre, et cela m‘a tout simplement époustouflé.
À partir de ce moment-là, c‘est noir et blanc sur toute la ligne.
« Le tirage est magique. C‘est là où j‘ai commencé dans la chambre noire et c‘est là où je suis maintenant. » – Phil Penman
Penses-tu ou vois-tu le noir et blanc lorsque tu travailles avec ton appareil photo ?
Lorsque je photographie, l‘un des appareils que j‘utilise est comme un appareil photo monochrome, il ne prend donc que du noir et blanc. Ainsi, lorsque je regarde le monde, j‘utilise un viseur électronique que je place sur le dessus de l‘appareil photo et qui me permet de prendre des photos en noir et blanc. Je peux voir en noir et blanc quand je photographie, et cela te fait remonter le temps. C‘est une chose magnifique.
Penses-tu à l‘impression lorsque tu commences à travailler ?
Quand je prends des photos, à peu près tout tourne autour de l‘impression. C‘est le produit fini, celui que tu vois sur le mur. Pour moi, c‘est le début et la fin du processus photographique.
Photo: Phil Penman // Hahnemühle FineArt Pearl sur Alu Dibond
Quelle est la technique que tu aimes le plus lorsqu‘il s‘agit de photographie en noir et blanc ?
Les techniques en noir et blanc pour moi, je suppose que ça doit remonter à la chambre noire. Même lorsque j‘édite mes photos, c‘est en grande partie la même chose que ce que je faisais lorsque j‘étais dans la chambre noire. Donc, beaucoup d‘esquives et de brûlures, ce qui signifie que je regarde une image et que je détermine les zones que je veux éclaircir et celles que je veux assombrir. Encore une fois, tout cela remonte à la chambre noire.
Si tu devais choisir une photographie, laquelle choisirais-tu ?
Si je devais choisir une seule photo, je ne pense pas que je pourrais le faire. Il faudrait que ce soit le travail que j‘ai réalisé au cours des trois dernières années, pendant la pandémie. Il a été inspiré par le travail de Walker Evans et de Dorothea Lang dans l‘ancienne administration agricole. Ce serait la série que j‘aurais choisie.
Que signifie pour toi l‘impression de ton travail ?
Pour moi, l‘impression est l‘endroit où j‘ai commencé dans la chambre noire. C‘est la joie de voir l‘article fini. Et c‘est la même chose quand je prends mes photos maintenant et que je reçois ce tirage par la poste et que je le regarde comme ça - il n‘y a rien d‘autre pour moi. Le tirage est magique. C‘est là où j‘ai commencé dans la chambre noire et c‘est là où je suis maintenant. Le processus ne se termine pas tant que je n‘ai pas vu ce tirage.
Quelles sont tes exigences à l‘égard d‘une image lorsque tu la configures pour ton mur ?
Pour moi, quand je vois une photo sur le mur, il faut qu‘elle ait un lien émotionnel avec moi. Ce n‘est pas forcément la meilleure photo du monde, mais je dois ressentir quelque chose en la voyant.
