5 QUESTIONS À ANDREW ROVENKO

Pouvez-vous nous dire un peu comment vous êtes devenu photographe ?

Si ce que l'on dit est vrai, à savoir que notre enfance est le principal facteur d'influence de nos intérêts plus tard dans la vie, c'est probablement l'absence d'appareils photo ou de compétences photographiques dans notre foyer qui a servi de tout premier déclencheur.

Lors des rares occasions où mon grand-père venait me rendre visite avec son appareil photo demi-format (Chaika), j'étais naturellement attiré par cet appareil mystérieux et magique que je n'étais pas autorisé à utiliser, ce qui ne faisait que le rendre mille fois plus désirable.

Dès que j'ai eu l'âge d'avoir mon propre appareil, le voyage photographique a commencé, d'abord comme un passe-temps. Puis, de fil en aiguille, j'ai été invité à travailler en free-lance pour un magazine local sur le style de vie, et c'était vraiment la meilleure école pratique que l'on puisse souhaiter. La variété des missions s'est traduite par une expérience de la prise de vue de tous les styles de photographie « sur le terrain », et chaque nouvelle édition dans laquelle mon travail était publié m'apportait un peu plus de confiance pour finalement commencer à m'appeler photographe.

Photo: Andrew Rovenko

Veuillez partager quelque chose à propos de vos images. Quel est votre intérêt particulier ? Comment choisissez-vous les couleurs, la composition, les thèmes, etc. ?

Quand il s'agit de couleurs, il y a trois parties égales : 1) connaître ma pellicule et savoir comment elle réagit aux différentes conditions d'éclairage, car c'est ce qui rendra finalement la palette de l'image finale; 2) l'environnement lui-même, en interrogeant la scène et ce qu'elle a à offrir - teintes, textures, sources de lumière naturelles et non naturelles et comment elles peuvent changer au cours de la journée; 3) le "look and feel" imaginaire qui fait partie de l'identité visuelle du photographe, une référence interne.

La combinaison de ces trois éléments permet d'arriver au résultat final ou de déterminer si cela vaut la peine de sortir l'appareil photo du sac.

Les thèmes appellent une réponse un peu plus philosophique. La photographie a l'incroyable pouvoir de combiner deux éléments très différents - capturer et préserver le temps et les souvenirs, tout en étant un exutoire artistique pour l'expression personnelle et la créativité. Ainsi, pour moi, les thèmes et les compositions sont le reflet d'expériences personnelles, car nous voulons généralement préserver les choses que nous considérons consciemment ou inconsciemment comme précieuses à ce moment-là, et avec un peu de chance, les sentiments qui nous habitent peuvent également se retrouver dans les images (c'est là que le côté artistique de la photographie est vraiment inestimable).

Photo: Andrew Rovenko

D'où vous vient cet intérêt ?

La vie elle-même est un fournisseur inépuisable de nouvelles expériences, et j'espère que je garderai assez de curiosité pour continuer à les explorer à travers la photographie. Au début, la découverte des aspects techniques et l'acquisition de compétences ont été mes premières grandes motivations, car le simple fait de pouvoir prendre des images de bonne qualité de manière constante me semblait être un accomplissement important et gratifiant en soi.

Par la suite, j'ai voyagé dans le monde entier pour découvrir de nouvelles cultures et de nouveaux endroits - ce sont les expériences qui m'ont le plus ouvert les yeux et qui ont eu le plus d'impact.

Et maintenant, j'en suis au stade où mon univers tourne autour de la parentalité et de tout ce qu'elle apporte - voir le monde à travers les yeux d'un enfant, les joies et les soucis quotidiens, ainsi que les espoirs et les incertitudes quant à l'avenir que nous laissons aux générations futures.

Photo: Andrew Rovenko

Comment trouvez-vous l'inspiration ? Et qu'est-ce qui vous inspire le plus ? Films, livres ou magazines ? Ou ce qui vous entoure ?

Nous sommes stimulés par des informations visuelles comme jamais auparavant dans l'histoire, étant capables de découvrir et de consommer le meilleur (et le pire) du travail créatif du monde entier, présent et passé.

Il est donc très difficile d'attribuer mes sources d'inspiration à quelque chose de précis, car j'ai l'impression que ma perception est continuellement modelée par tout ce que je rencontre, bon ou mauvais (malheureusement, ces jours-ci, c'est surtout sur l'écran de mon téléphone).

Et bien sûr, comme j'ai grandi dans les années 80 et 90, il y a toujours un soupçon de nostalgie pour ces temps plus simples, et c'est aussi une bonne source d'inspiration à exploiter.

Photo: Andrew Rovenko

Quels sont vos projets pour le reste de la journée ?

Mon bureau a depuis longtemps besoin d'être rangé à cause de toutes les choses aléatoires qui continuent d'y occuper le moindre espace, ce qui signifie que je vais finir par m'occuper de tout autre chose que de la tâche réelle à accomplir (et répondre aux questions de l'entretien était probablement une autre façon d'éviter de le faire🤦).