La fascination des lieux inconnus avec Benjamin Barakat

Peux-tu nous parler un peu de la façon dont tu es arrivé à la photographie ?

J'ai toujours trouvé le ciel nocturne et le cosmos intrigants. Cependant, mon aventure dans l'astrophotographie a véritablement commencé au cours d'innombrables nuits passées à observer les étoiles avec ma femme. C'est au cours de ces moments que l'idée m'est venue de capturer la beauté des étoiles à travers l'objectif d'un appareil photo. Sans expérience préalable en photographie et avec peu de connaissances en astronomie, je me suis lancé dans cette aventure, ignorant même l'existence de la Voie lactée. Peu de temps après, mon père m'a fait cadeau de son vieil appareil photo, que je me suis empressé d'utiliser. Ces premiers pas ont ouvert la voie à l'endroit où je me trouve aujourd'hui, poursuivant ma passion aux côtés de ma femme et de mes enfants, un voyage qui est devenu l'un des plus grands objectifs de ma vie.

Photo: Benjamin Barakat

Parle-nous un peu de tes images. Qu'est-ce qui t'intéresse particulièrement ? Comment choisis-tu les couleurs, la composition, les thèmes, etc.

Je n'adhère généralement pas à un thème spécifique, à moins qu'une série d'idées interconnectées ne stimule mon imagination. Dernièrement, cependant, mon centre d'intérêt a naturellement gravité vers les arbres, une obsession qui s'est approfondie au fil des ans.

En ce qui concerne les couleurs, je suis attirée par les tons froids et les nuances subtiles de violet, adaptant ma palette pour compléter les paysages uniques que je rencontre. Quant à la composition, c'est un processus intuitif pour moi ‒ je la sens plutôt que de la rationaliser. Ma perspective s'écarte souvent du conventionnel, ce qui me permet de capturer des scènes à partir d'angles et de points de vue inattendus.

Dernièrement, certaines de mes images les plus chères ont été capturées au cœur des arbres, offrant une perspective unique qui évoque le sentiment de regarder vers l'extérieur ou de scruter à travers l'étreinte de la nature. Alors que beaucoup préfèrent garder une certaine distance avec leurs sujets, je me délecte de l'intimité que procure le fait de se rapprocher du paysage, forgeant ainsi un lien plus profond avec le monde qui m'entoure.

Photo: Benjamin Barakat

D’où vient cet intérêt ?

J'ai toujours été attiré par le cosmos, fasciné par les possibilités infinies et les mystères qui se trouvent au-delà de notre galaxie. Lorsque je me plonge dans la contemplation du cosmos, je ressens une profonde tranquillité. C'est comme si la connexion avec la vaste étendue du ciel nocturne était ancrée dans la nature humaine - un droit de naissance qui nous invite à admirer et à vénérer sa magnificence. Pour moi, l'observation des étoiles n'est pas un simple passe-temps ; elle s'apparente à une religion ou à un mode de vie. C'est un espace sacré où je canalise mes émotions et mes aspirations, en les envoyant dans l'univers. Avec mon imagination débordante, je me délecte de la liberté créative qu'offre l'astrophotographie. C'est un domaine où je peux libérer mes visions et mes idées, en créant des images qui reflètent les profondeurs de mon imagination.

Photo: Benjamin Barakat

Comment t'inspires-tu ? Et qu'est-ce qui t'inspire le plus ? Les films, les livres ou les magazines ? Ou ce qui t'entoure ?    

Je suis constamment alimenté par l'attrait des lieux inexplorés, à la recherche de paysages intacts mûrs pour l'objectif de l'astrophotographie. Ma passion pour capturer l'essence de la nature ne connaît pas de limites, avec une obsession particulière pour les paysages et les arbres. Chaque fois que je rencontre une espèce d'arbre nouvelle ou ancienne, possédant un charme distinctif qui lui est propre, je suis obligé de l'immortaliser à travers l'objectif de mon appareil photo.

Récemment, ma muse artistique m'a conduit sur l'île captivante de Socotra. Ses trésors botaniques, que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur notre planète, ont déclenché en moi une fervente inspiration. Socotra est un paradis pour les photographes, chaque arbre ayant une silhouette et un caractère uniques. Je suis dans une quête incessante pour découvrir les arbres les plus extraordinaires et les plus enchanteurs que cette île a à offrir, désireux de traduire leur beauté en images envoûtantes.

Quel était ton premier appareil photo ? 

Mon premier appareil photo était un Canon 5D Mark III ‒ un appareil encombrant qui produisait souvent des images granuleuses et des artefacts bizarres. Malgré ses limites, il a été le compagnon idéal pour mes premières incursions dans le monde de la photographie, guidant mes pas hésitants vers le chemin que j'emprunte aujourd'hui.

Qu’est-ce que tu peux nous dire de plus sur toi ?

Je suis Benjamin Barakat, une fusion d'ancêtres libanais et britanniques. L'Angleterre a été mon terrain de jeu pendant mes années de formation, mais à l'adolescence, j'ai ressenti l'attraction du Liban, et plus tard, l'attrait de Dubaï, où le destin m'a présenté à ma femme. Aujourd'hui, niché au milieu des paysages pittoresques de la Suisse, je partage mon monde avec Alma, ma captivante épouse, et nos deux charmantes filles, Ruby et Mira.

La photographie est ma passion, ma profession et mon but. Avec mon objectif, je capture l'essence des moments fugaces de la vie, en animant des séminaires, des ateliers et des tournées de photographie dans le monde entier. Parallèlement, je navigue dans le domaine de la photographie immobilière, mêlant l'art au pragmatisme des affaires.

Mon parcours universitaire en gestion d'entreprise a pris un détour inattendu lorsque j'ai choisi de rejoindre mon père dans l'entreprise familiale. Pourtant, mon cœur cherchait un épanouissement plus profond. Ce n'est que lorsque j'ai découvert la photographie que j'ai trouvé ma véritable vocation ‒ un moyen par lequel je pouvais raconter des histoires, figer des moments et peindre le monde avec les nuances de mon imagination.