Le triangle de l'exposition : ouverture, vitesse d'obturation, ISO

Par la rédaction de WhiteWall

detailed shot of a camera lens.

Maîtriser le triangle de l'exposition, maîtriser la photographie

Les éléments de base qui influencent l'exposition d'une photographie sont la lumière, l'ouverture et l'ISO. La lumière détermine la quantité de luminosité disponible, l'ouverture régule l'ouverture de l'objectif et donc la quantité de lumière qui entre, et la sensibilité ISO a un impact sur la sensibilité du capteur d'image à la lumière. Pour trouver l'équilibre parfait entre ombre et lumière, il est essentiel de bien comprendre ces facteurs. Les photographes doivent maîtriser les nuances de ces paramètres dans chaque situation. C'est la seule façon de réussir des prises de vue précises. Nous vous montrons ce qui est important.

Ouverture, vitesse d'obturation, ISO

Nous vous présentons ici plus en détail les effets de l'ouverture, de la vitesse d'obturation et de l'ISO sur vos photos. Nous nous penchons sur les facteurs positifs et négatifs de chaque valeur et montrons comment ils s'imbriquent les uns dans les autres. En effet, ce n'est qu'ensemble, et non séparément, que ces facteurs jouent pleinement leur rôle dans la capture d'images uniques. Mais ne vous inquiétez pas, l'ouverture, la vitesse d'obturation et l'ISO ne sont pas si compliquées. Et une fois que vous aurez parfaitement compris l'interaction entre ces valeurs, vous pourrez maîtriser tous les genres photographiques.

Fonction et effet de l'ouverture sur vos images

Le réglage de l'ouverture d'un objectif fait partie des bases de la photographie. En effet, le diaphragme permet non seulement de contrôler la quantité de lumière qui entre dans l'appareil, mais il a également une influence directe sur le résultat de l'image. L'effet du diaphragme et la manière de le régler peuvent toutefois sembler un peu déroutants au premier abord. La raison en est généralement l'échelle des diaphragmes (échelle f/), dont la nomenclature est pour beaucoup en contradiction avec la fonction. Vous en saurez plus à ce sujet dans la section suivante. Auparavant, nous allons brièvement aborder la fonction réelle du diaphragme :

Le fonctionnement du diaphragme est vite expliqué : pour simplifier, il s'agit simplement d'un trou dans l'objectif par lequel la lumière arrive sur le capteur de l'appareil photo. Ce trou est composé de plusieurs lamelles qui se chevauchent - également connues sous le nom de lamelles de diaphragme. Celles-ci peuvent être plus ou moins fermées ou ouvertes en fonction du nombre d'ouvertures. Cela permet de régler la quantité de lumière qui est transmise au capteur. L'ouverture f/1 correspond à une ouverture presque complète du diaphragme avec un passage maximal de la lumière, tandis que l'ouverture f/22 ne laisse passer que très peu de lumière sur le capteur.

Une grande ouverture comme f/2 laisse donc passer beaucoup plus de lumière qu'une petite ouverture comme f/16. Enfin, la confusion règne lorsqu'il s'agit de désigner les différents états de l'ouverture du diaphragme : Pourquoi les valeurs sautent-elles de f/4 à f/5,6 et f/8 ? Et pourquoi une petite valeur comme f/2 représente-t-elle une ouverture plus grande que f/22 ? Les réponses se trouvent dans le paragraphe suivant.

Les mathématiques derrière la valeur d'ouverture

La raison des désignations d'ouverture comme f/1,8, f/4, f/11 ou f/22 est simple : la valeur d'ouverture f/ n'est tout d'abord pas une unité physique qui pourrait par exemple indiquer le diamètre de l'ouverture du diaphragme. Il s'agit plutôt d'un rapport sans dimension qui est calculé à partir du diamètre de l'ouverture du diaphragme et de la distance focale. Par exemple, f/4 signifie que la distance focale (f) doit être divisée par quatre pour obtenir le diamètre de l'ouverture. Pour f/16, il faut diviser la distance focale par 16 pour obtenir l'ouverture du diaphragme.

Au premier abord, l'ordre des valeurs d'ouverture dans lequel les valeurs f/ sont réglées sur un appareil photo semble également arbitraire. Mais il suit lui aussi une règle : la quantité de lumière qui atteint le capteur à travers le diaphragme est déterminée par la surface du diaphragme. En conséquence, les valeurs d'ouverture doivent également être considérées comme "carrées". f/2 au carré donne 4, f/4 au carré donne 16, etc.

En photographie, la notion de degré de diaphragme s'est établie et est liée à ce qui suit : un degré de diaphragme supplémentaire correspond à un doublement de l'incidence de la lumière. Or, si l'on double la longueur des arêtes, la surface est multipliée par quatre. La multiplication de la longueur d'arête par la "racine 2" tient compte de ce fait ; ici, la surface est simplement doublée. Les valeurs d'ouverture sont calculées en conséquence : f/2 multiplié par la racine de 2 donne environ f/2,8, et f/5,6 multiplié par la racine de 2 donne f/8. Une manière simple de se souvenir que des valeurs plus élevées signifient une ouverture plus petite est de se représenter les valeurs f/ comme des fractions ; ainsi, f/8 serait égal à 1/8 ou encore f/16 à 1/16.

Quel est le rapport entre l'ouverture et la profondeur de champ ?

Portrait of two woman.

BU : Pour les portraits, on a volontiers recours à une petite ouverture comme f/2 pour que l'arrière-plan s'estompe dans un flou artistique.

Bien entendu, l'ouverture du diaphragme n'est pas le seul facteur qui détermine l'exposition d'une photo. La vitesse d'obturation et la sensibilité ISO ont également une influence sur la quantité de lumière nécessaire pour créer une image. Les modes automatiques et même semi-automatiques sur l'appareil photo permettent d'intervenir de manière ciblée dans le choix de ces valeurs.

Bien que l'objectif et l'appareil photo ne puissent toujours faire la mise au point que sur un point très précis, le choix de l'ouverture a une influence sur la netteté de l'image - plus précisément sur la zone située devant et derrière le point mis au point qui est encore reproduite de manière nette. Cette zone est appelée profondeur de champ. Une petite ouverture de diaphragme crée plus de profondeur de champ qu'une grande ouverture. Une grande ouverture de diaphragme peut donc servir à dégager davantage un sujet, car l'arrière-plan devient plus rapidement flou. En même temps, le temps d'exposition peut être raccourci, car davantage de lumière atteint le capteur à travers l'ouverture.

Il en résulte des avantages pour la photographie de portrait et de sport. Toutefois, les erreurs de mise au point deviennent plus visibles sur l'image. Une ouverture plus faible du diaphragme inverse l'effet en conséquence : Une plus grande zone de l'image apparaît nette, les erreurs de mise au point peuvent donc être plus facilement dissimulées. Une grande ouverture comme f/16 est donc toujours utilisée lorsqu'il s'agit de capturer un grand nombre de détails dans l'image, par exemple en macrophotographie ou en photographie de paysage. Cependant, le temps d'exposition doit généralement être prolongé en conséquence pour que l'exposition soit correcte. Dans tous les cas, les temps d'exposition longs ou les diaphragmes plus fermés nécessitent généralement des mains stables, un stabilisateur d'image ou même un trépied.

Attention à la diffraction

colorful pattern.

BU : Plus la valeur d'ouverture est élevée, plus la profondeur de champ est importante. Mais attention : une valeur trop élevée peut à nouveau entraîner un léger flou global.

La plus petite ouverture, comme f/2,8, d'un objectif fournit généralement la plus grande profondeur de champ pour vos photos. Toutefois, dans ce cas, un léger flou peut également apparaître sur l'ensemble de l'image. Ce phénomène optique est appelé diffraction. Il se produit parce que la lumière incidente est réfractée sur les bords durs des lamelles du diaphragme et est ainsi déviée. La diffraction se produit en principe à chaque ouverture de diaphragme, mais plus l'ouverture est petite (par ex. f/22), plus l'effet est prononcé.

Un affinement de la prise de vue en post-production sur ordinateur peut certes apporter une certaine amélioration, mais des résultats qualitativement parfaits peuvent être obtenus en ouvrant un peu plus le diaphragme - par exemple en passant de f/22 à f/16. De plus, la vitesse d'obturation est généralement plus lente lorsque le diaphragme est fortement fermé. Dans ce cas, la vitesse d'obturation doit être augmentée en conséquence, ce qui peut entraîner un flou de mouvement sur l'image. Il est également possible d'ouvrir un peu plus le diaphragme, d'utiliser la stabilisation d'image optique ou d'utiliser un trépied stable afin d'obtenir les photos les plus nettes possibles dans chaque situation.

De magnifiques points lumineux : Comment les lamelles du diaphragme influencent le bokeh

woman and street lights.

Le nombre de lamelles du diaphragme d'un objectif a une influence directe sur la qualité des zones floues de l'image, ce que l'on appelle le bokeh. En règle générale, plus les lamelles du diaphragme sont nombreuses, mieux c'est, car elles permettent d'obtenir un disque lumineux plus rond. Le nombre de lamelles du diaphragme est indiqué dans les caractéristiques techniques de votre objectif : En règle générale, entre cinq et neuf lamelles sont intégrées. En outre, plus l'ouverture du diaphragme est grande, plus les cercles lumineux à l'arrière-plan apparaissent ronds. En diminuant l'ouverture du diaphragme à une ouverture plus petite, la forme réelle de l'ouverture devient plus visible sur l'image. Des bords et des angles inesthétiques peuvent apparaître. Les cercles lumineux sont toujours bien visibles lorsque de petites sources de lumière sont placées dans un arrière-plan flou. Avec la plus petite ouverture, on ne voit alors pas de disques lumineux, mais des étoiles qui ont de petites pointes en fonction du nombre de lamelles.

Remarque : si vous photographiez avec une grande ouverture, les points lumineux sont également toujours représentés sous forme de formes rondes. Si l'on photographie avec une ouverture réduite, le nombre et la forme des lamelles du diaphragme apparaissent.

Régler la vitesse d'obturation avec virtuosité

antilopes.

BU : Des vitesses d'obturation rapides vous aident à figer des sujets en mouvement et en action.

La vitesse d'obturation, également appelée temps d'exposition, est le deuxième facteur important du triangle de l'exposition. Elle détermine la durée pendant laquelle la lumière atteint le capteur - ce qui détermine également si le sujet sera net ou flou sur la photo.

Une photo n'est vraiment nette que si les contours et les détails d'un sujet sont clairement visibles. Pour cela, deux conditions doivent être remplies lors de la prise de vue : premièrement, les rayons lumineux doivent être concentrés exactement sur le plan du capteur. La mise au point doit donc être correcte. Deuxièmement, le sujet ne doit pas bouger pendant la prise de vue. Si c'est le cas, le photographe peut, dans une certaine mesure, contrecarrer le mouvement en utilisant un temps d'exposition très court.

Le photographe doit donc toujours peser le pour et le contre : Quelle doit être la vitesse d'obturation pour capturer une scène en mouvement sur la carte mémoire sous la forme d'une "image fixe" d'une grande netteté ? Les photographes de paysages et d'architecture peuvent tout à fait travailler avec des vitesses d'obturation relativement lentes, de 1/125 de seconde ou plus, ainsi que les photographies de personnes qui restent spécialement immobiles pour une photo. En revanche, pour photographier des événements sportifs, des animaux ou des enfants en train de jouer, il est conseillé de réduire la vitesse d'obturation à au moins 1/500 s, voire plus en cas de mouvements rapides et souvent impulsifs, sinon le sujet principal apparaîtra flou.

Tenir compte de la distance de prise de vue et de la distance focale

Le choix du bon temps d'exposition n'est toutefois pas si simple. En effet, ce n'est pas la vitesse de l'objet qui est déterminante, mais la distance à laquelle il se déplace pendant l'exposition dans le cadre d'image concerné. Prenons l'exemple du football : si vous avez une vue sur la quasi-totalité du terrain avec une focale relativement courte, vous pouvez sans problème choisir un temps d'exposition un peu plus long, d'environ 1/250 sec, car les différents joueurs ne sont visibles que relativement petits dans le cadre de l'image et leur position ne change que de quelques fractions de millimètre. En revanche, si l'on souhaite mettre en lumière une parade de gardien de but avec son téléobjectif, il est conseillé d'utiliser un temps d'exposition supérieur à 1/1000 de seconde pour figer les acrobaties des plongeons sans "flou".

Inversement, cela signifie que celui qui prend des photos avec un grand angle a moins besoin de se casser la tête avec les temps d'exposition. En revanche, si vous utilisez un téléobjectif, vous devez veiller à utiliser des temps d'exposition plutôt courts. C'est d'autant plus vrai si vous photographiez sans trépied, car même si le sujet ne bouge pas, votre main peut bouger, même si c'est de manière minime. Ce léger vacillement ou tremblement se fait surtout sentir en cas de fort agrandissement.

Règle générale pratique : la limite de la prise de vue à main levée

Une règle de photographe éprouvée vous aide à estimer votre "limite de main libre" : La vitesse d'obturation ne doit pas être plus longue que l'inverse de la distance focale effective. Pour un objectif de 200 mm sur un DSLR avec capteur APS-C, on peut donc dire que le facteur Crop 1,5 multiplié par 200 mm donne une distance focale effective de 300 mm. La vitesse d'obturation ne devrait donc pas être supérieure à 1/300 s. Ceux qui ont la main ferme ou un équipement avec stabilisation d'image peuvent encore augmenter un peu la vitesse d'obturation, mais tous les autres s'en sortent bien s'ils respectent cette règle de base.

Suffisamment de lumière sur le capteur

Le temps d'exposition ne détermine pas seulement la netteté d'une image, mais aussi la quantité de lumière qui atteint le capteur. Plus le temps d'exposition est court, plus l'image sera sombre. À moins que la quantité de lumière plus faible ne soit compensée d'une autre manière, par exemple en ouvrant le diaphragme ou en augmentant la sensibilité ISO. Pour obtenir une exposition équilibrée en mode de prise de vue manuel ("M"), il faut une certaine expérience. Presque tous les appareils photo numériques permettent toutefois de le faire plus facilement. Et ce, grâce aux modes de prise de vue semi-automatiques "Tv" ("Time Value") ou "S" ("Shutter Priority"), également appelés "présélection temporelle". Ici, le photographe se contente de régler le temps d'exposition. L'appareil photo détermine automatiquement l'ouverture correcte afin d'obtenir une image suffisamment exposée. Selon le modèle d'appareil photo, ce mode est donc parfois aussi appelé "diaphragme automatique".

Pour tous ceux qui font leurs premières expériences en photographie, ce mode de prise de vue est vivement conseillé. On peut ainsi se concentrer entièrement sur l'interaction entre le temps d'exposition et la netteté. L'appareil photo fait le reste.

Les photographes professionnels préfèrent compenser eux-mêmes le manque de lumière en mode de prise de vue manuel. Ils connaissent le "triangle de l'exposition" avec les trois paramètres qui influencent la luminosité de l'image : Diaphragme, vitesse d'obturation et ISO. Si vous divisez l'un de ces trois paramètres par deux, par exemple en réduisant la vitesse d'obturation de 1/125 seconde à 1/250 seconde, vous devez doubler un autre paramètre pour compenser, par exemple en ouvrant le diaphragme de f/5,6 à f/4,0 ou en augmentant la sensibilité à la lumière de ISO 400 à ISO 800. La quantité de lumière reste alors la même et le temps d'exposition plus court n'a pas d'effet de sous-exposition sur l'image.

Quel temps d'exposition utiliser et quand : Conseils et astuces

Une longue exposition avec un flou créatif

waterfall.

BU : Les photographes de paysage utilisent des temps d'exposition longs pour capturer l'eau courante dans un flou soyeux, tandis que le paysage figé reste net.

La plupart des photographes souhaitent des images très nettes. D'autres se réjouissent des flous dans l'image, qui mettent des accents dynamiques ou rendent visibles des séquences de mouvements. C'est le cas par exemple des photos de lightpainting la nuit, où un temps d'exposition plus long permet de voir les phares des voitures qui passent sous forme de bandes lumineuses sur le motif.

Le flou de mouvement est également très utile pour mettre en valeur la vitesse d'un objet. Par exemple, si les rayons d'un vélo apparaissent flous. Assurez-vous toutefois que d'autres éléments importants, comme le cadre du vélo et le cycliste, sont nets, sinon l'image ne sera pas professionnelle.

On peut également utiliser la pose longue pour capturer des sites touristiques "sans touristes" : Les visiteurs ne restent généralement que quelques secondes à un endroit. Avec une exposition de plusieurs minutes, ils disparaissent donc - comme par magie - du sujet. Pour réaliser une telle photo à la lumière du jour, il faut réduire drastiquement la quantité de lumière. Pour ce faire, un filtre gris (filtre à densité neutre) est vissé devant l'objectif.

Sur la plupart des modèles d'appareils photo, la vitesse d'obturation maximale pouvant être réglée est de 30 secondes, mais une vitesse d'obturation de 60 secondes est parfois possible. Pour ceux qui ont besoin d'un temps d'exposition encore plus long, il est souvent possible d'activer le mode "Bulb". Dans ce cas, l'obturateur reste ouvert aussi longtemps que l'on appuie sur le déclencheur.

Capter des mouvements rapides avec une vitesse d'obturation rapide

woman diving underwater.

BU : Pour figer des sujets en mouvement, vous avez besoin de temps d'exposition particulièrement courts.

Les temps d'exposition courts conviennent parfaitement pour rendre visibles des processus extrêmement rapides qui ne sont plus perceptibles par l'œil humain. Le battement d'ailes d'un colibri ou l'éclatement d'une "bombe à eau" en sont des exemples. Pour cela, des temps d'exposition extrêmement courts d'environ 1/8 000 de seconde sont nécessaires. Mais dans ce court laps de temps, le capteur reçoit si peu de lumière qu'il faut recourir à la lumière artificielle. Pour cela, on utilise des flashes à "synchronisation haute vitesse" (HSS).

Les photographes de sports mécaniques misent également sur des vitesses d'obturation particulièrement rapides. Mais il est difficile d'utiliser le flash ici, car la distance par rapport aux voitures de course sur le circuit serait trop grande - et les sujets trop grands. Ils s'y opposent en utilisant la troisième valeur importante du triangle d'exposition : l'ISO. Vous l'augmentez afin d'augmenter légèrement l'exposition de base de l'image. Mais là aussi, il y a quelques pièges à éviter.

Contrôler le bruit : l'effet de la sensibilité à la lumière (ISO) sur les images

Mountains at night.

BU : Les photos d'astronomie et de nuit sont des classiques pour lesquels une valeur ISO plus élevée est nécessaire en raison de la faible lumière ambiante.

L'ISO vient encore de l'époque de la photographie analogique et représentait la sensibilité à la lumière du film. La sensibilité à la lumière des films négatifs était un facteur important de la photographie analogique. On réfléchissait auparavant précisément aux sujets que l'on voulait photographier au cours des 24 ou 36 prochaines prises de vue et on essayait d'évaluer la situation lumineuse. On choisissait ensuite un film négatif à grain fin avec ISO 100 ou un film plus sensible à la lumière avec ISO 800 et on devait vivre avec cette décision jusqu'à ce que la cartouche de film soit pleine.

La photographie numérique facilite les choses : le réglage ISO n'est plus une valeur fixe, mais peut être adapté au sujet d'une image à l'autre. Les appareils photo actuels proposent des réglages ISO bas tout comme des réglages ISO élevés, si élevés qu'ils rendent le flash superflu dans de nombreux cas. Cette fonction donne au photographe beaucoup plus de liberté dans le choix de l'ouverture et de la vitesse d'obturation. Mais il y a un hic : plus l'ISO choisie est élevée, plus l'image est bruyante.

Alors que pour les films négatifs, des procédés de revêtement spéciaux augmentent la sensibilité du matériau à la lumière, pour les capteurs des appareils photo, le signal est simplement amplifié. Avec une sensibilité ISO plus élevée, la même quantité de photons incidents est donc interprétée de manière plus claire. Ceci est important dans toutes les situations où la lumière disponible est le facteur limitant et où le photographe ne souhaite ni ouvrir davantage le diaphragme ni prolonger le temps d'exposition pour des raisons créatives. Dans la pratique, cela signifie que si l'on double la valeur ISO, on peut en contrepartie réduire l'ouverture ou la vitesse d'obturation d'un facteur. Ainsi, si vous augmentez la sensibilité ISO de 200 à 400, vous pouvez soit réduire la vitesse d'obturation de 1/125 s à 1/250 s, soit fermer l'ouverture de f/5,6 à f/8 sans que l'image ne devienne trop sombre.

Attention aux ISO élevés

Grâce à la technologie numérique, une très large gamme de réglages ISO est disponible. Contrairement aux films négatifs, pour lesquels ISO 3.200 représente la limite supérieure, les capteurs d'images jouent dans une autre ligue : ISO 102.400 n'est plus depuis longtemps une valeur record, ce réglage est proposé par de nombreux modèles actuels.

Malgré toutes ces améliorations, une règle de base de la photographie reste valable : Ne régler la sensibilité ISO qu'aussi haut que nécessaire. Une amplification du signal entraîne certes une plus grande luminosité de l'image, mais aussi une augmentation du bruit de base du capteur, appelé "bruit d'image" en photographie.

Ce bruit se compose de deux éléments : Dans le cas du bruit de luminance, certains pixels apparaissent trop clairs ou trop sombres, tandis que dans le cas du bruit de couleur ou de chrominance, ils présentent une toute autre couleur, donc une "fausse" couleur. Lors de prises de vue avec des valeurs ISO élevées, une pluie de confettis colorés peut ainsi s'abattre sur les zones sombres de l'image. L'ampleur du bruit de luminosité et de couleur et la formation de motifs à grande échelle varient selon le modèle d'appareil photo.

Un effet similaire se produit lors d'expositions extrêmement longues. C'est par exemple le cas en astrophotographie. Ici, le bruit de fond s'accumule en raison de la longue durée d'obturation. Sur de nombreux appareils photo, ce bruit peut être éliminé en interne par ce que l'on appelle le "tirage d'image sombre" : après l'exposition proprement dite, l'appareil photo prend une deuxième photo de même durée, mais avec l'obturateur fermé. Sur cette "image noire" apparaît le modèle spécifique du bruit d'image. Il peut être utilisé comme gabarit pour le filtrage. On obtient ainsi des photos étonnamment claires du ciel étoilé.

La haute sensibilité à la lumière ne favorise pas seulement le bruit d'image, elle a aussi un autre inconvénient moins évident : la plage dynamique des prises de vue diminue rapidement.

La bonne ISO : exemples d'utilisation dans la pratique

ISO 6.400 ou ISO 200 ? Il n'est pas possible de répondre à cette question de manière générale, mais cela dépend du sujet et des conditions d'éclairage. Nous avons rassemblé ici quelques exemples typiques qui vous permettront de simplifier et d'illustrer l'évaluation de la valeur ISO.

Flou de mouvement

Avec un temps d'exposition de plusieurs secondes, une chute d'eau se transforme en un voile. Cela peut être obtenu avec une faible sensibilité ISO.

waterfall with pink sky at the back

Fine-Art

Pour restituer les moindres détails avec la meilleure qualité possible, il est préférable de travailler avec une faible sensibilité de 200 ISO ou moins. La valeur ISO la plus basse peut varier en fonction de l'appareil photo et du capteur. Conseil : désactivez "Auto-ISO", car l'appareil photo recourt rapidement et sans votre volonté à des valeurs ISO élevées, surtout dans un environnement plus sombre, comme ici dans la nature morte.

flowers.

Photographie de portrait & photographie de mode

Les photographes de portrait travaillent avec une ouverture ouverte pour dégager les personnes sur un arrière-plan flou. Pour cela, il n'est généralement pas nécessaire d'utiliser des sensibilités ISO élevées. Conseil : utilisez la sensibilité ISO la plus faible chaque fois que c'est possible afin de garantir la meilleure qualité d'image possible.

woman.

Photos de sport et d'action

Les mouvements rapides ne peuvent être figés qu'avec des temps d'exposition très courts, comme 1/2000 seconde. Cela nécessite généralement un réglage ISO plus élevé pour que suffisamment de lumière atteigne le capteur.

woman jumping with ther horse.

Concerts, manifestations, événements en intérieur

Si l'ambiance lumineuse sur place est plutôt atmosphérique et un peu sombre, on parle volontiers de "conditions d'éclairage difficiles". Dans ce cas, vous ne pouvez pas vous empêcher d'augmenter la sensibilité ISO, car ni des temps d'exposition plus longs ni une ouverture plus grande ne sont possibles ou utiles. Lors de concerts, il ne sert à rien d'allumer le flash, la lumière artificielle détruirait l'atmosphère. Il vaut mieux augmenter courageusement la sensibilité ISO.

Les téléobjectifs : Photographie animalière et de la vie sauvage

Lorsque l'on travaille avec de longues focales, comme dans la photographie animalière, des temps d'exposition courts sont souvent nécessaires pour éviter les flous. Pour que l'image ne soit pas trop sombre, il faut là aussi souvent recourir à des valeurs ISO plus élevées.

ISO automatique : assurance qualité par la limitation

Si vous ne souhaitez pas garder un œil sur l'ISO, vous pouvez confier cette tâche à votre appareil photo via la fonction ISO automatique. Mais pour que celui-ci ne recoure pas à des valeurs ISO astronomiques, il est conseillé de limiter la sensibilité à la lumière de l'automatisme à une valeur maximale.

Vous trouverez le réglage "Plage ISO auto" dans le menu de l'appareil photo. Vous pouvez souvent aussi y indiquer un temps d'exposition en dessous duquel il ne faut pas descendre - important pour les prises de vue à main levée.

Connaissances de base : Qu'est-ce que l'ISO ?

L'abréviation "ISO" signifie "International Organization for Standardization". Depuis 1974, cette norme combine les valeurs numériques ASA et DIN en vigueur jusqu'alors et décrit la sensibilité à la lumière des films négatifs et des diapositives. En photographie numérique, cette désignation a certes été reprise pour la sensibilité à la lumière du capteur, mais la standardisation s'est malheureusement perdue. Chaque fabricant fait sa propre cuisine, les valeurs ISO des différents modèles d'appareils photo sont très différentes et ne sont donc pas forcément comparables. La même chose est cependant restée : plus la sensibilité ISO est élevée, plus le capteur est sensible à la lumière.

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Balance des blancs et température de couleur

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